Je ne suis pas une victime !

Il n'y a pas de bourreau sans victime...

Non, je ne suis pas faible !
Non, je ne suis pas une proie !
Non, je ne suis pas une victime !

Depuis quelques jours, avec l’apparition du hashtag « balancetonporc », le monde se réveille. Quoi ? Il y a du harcèlement sexuel ? Ça existe ? Mais enfin, mais comment, mais ce n’est pas possible !

Mais qu’est-ce que c’est que ce tas d’hypocrites ?

Je suis entourée d’hommes depuis toujours et j'aime ça. Pour paraphraser Fanny Ardant , je préfère "dîner avec un homme stupide qu'avec une femme intelligente. J'ai bien dit "dîner". Je ne pense pas qu’il y en ait un seul parmi mes potes à qui cela ne soit pas arrivé d’avoir été lourdingue avec une fille, alcool ou pas (et parfois, même, cette fille, c’était moi, et les pauvres en gardent des souvenirs cuisants). Ou si cette exception existe, il a forcément parmi ses amis un type qui l’a été.

Mais quoi, des actrices auraient été harcelées, voire agressées sexuellement ?
Oh mon dieu ! Mais c’est impossible ! Quel milieu affreux, vraiment !

Non mais toute cette indignation, c’est juste une blague ?
Comme si ça ne se savait pas... Comme si c'était cantonné au cinéma...

En tant que journaliste, même à ma petite échelle, évidemment que j’y ai eu droit. Chefs d’entreprise, hommes politiques,... Et même tout bêtement rédacteurs en chef…

Des histoires sordides, on en connaît tous et toutes autour de nous. Et on en a même souvent à raconter nous-mêmes.

Mais qui de nous a agi ?
Laquelle de nous n’a jamais fait une remarque perfide sur une femme avec un poste envié, en insinuant qu’elle avait forcement couché pour réussir ?


J’ai travaillé aussi dans des milieux entièrement féminins. Et chose incroyable… On m’a même expliqué que si je voulais « réussir », coucher avec ma chef était un plus. Une femme harcelée par… Une femme ! La boucle est bouclée.


Comme il ne s’agit pas de cuisine quand on se prend un coup de poêle dans la tronche, il ne s’agit pas de sexe quand on se fait agresser. C’est une question de violence. Et bien souvent de pouvoir. Malheureusement, dans notre société, les deux vont bien souvent ensemble.


On mélange tout !


Se faire siffler dans la rue, ce n’est pas se faire harceler. C’est avoir à faire à un gros con, à qui ses parents n’ont certainement pas appris les bonnes manières. En revanche, quand le mec commence à te suivre, là, on change de stade. Là, ça fait peur, et oui, là, on se sent en danger…


Mais heureusement, tous les hommes ne sont pas des porcs, et on ne va pas se mentir, on aime aussi bien qu’ils soient cochons.

Et on aime bien qu'ils nous trouvent séduisantes, on aime bien les séduire. Finalement, on en revient toujours à la question du choix et à celle de la volonté.


Et toutes les femmes ne sont pas des saintes.

Nous en avons aussi toutes vu défiler, des p’tites nanas qui n’avaient ni les compétences ni le talent, mais qui réussissaient à gravir les échelons avec quelques faveurs sexuelles bien ciblées. Assumées. Puisque ça leur permettait de réussir, elles ne voyaient pas pourquoi elles ne profiteraient pas de leur cul pour y arriver. Elles savaient que nous savions et elles n’en avaient cure.

Dans ce cas, pourquoi se priver ? Si la porte est ouverte, autant la pousser pour aller voir ce qu’il y a de l’autre côté, non ? Et le système s'installe, tranquillement...


J’ai vu des copines dans des soirées arrosées aller faire des avances à des types pas beaucoup plus sobres qu’elles, et s’amuser à leur mettre la main aux fesses. Et quand la situation a dérapé, elles étaient bien contentes de pouvoir compter sur notre bande de potes pour calmer les choses. Eh oui ! Ce sont des hommes qui allaient en calmer d’autres, provoqués par des femmes. Ironique, non ?


Bon, ne vous emballez pas, je ne suis pas en train non plus de défendre violeurs, agresseurs sexuels et harceleurs.

Des excuses ? Ils n’en ont pas le début du commencement d’une seule. Jamais.

Mais nous avons aussi notre part de responsabilité quand nous choisissons de nous taire. Moi la première.

Bien sûr que c’est difficile. Mais une voix qui s’élève en appelle bien souvent d’autres. Et ça, nous l'avons un peu oublié.


Je refuse de faire des amalgames. Comme tous les musulmans n’ont pas à s’excuser à la place des tarés qui se font sauter au nom de leur religion, je refuse que tous les hommes s’excusent pour les tarés qui vont sauter au nom de leur pouvoir. Et je refuse que toutes les femmes s’excusent d’être des victimes qui se font sauter parce qu’elles n’ont pas d’autre choix, que c’est la société qui veut ça.

La société « n’est pas »… Elle est ce que nous en faisons.


Et opposer systématiquement les hommes et les femmes quand ils ne sont jamais aussi brillants que lorsqu’ils sont complémentaires, c’est une hérésie. On se trompe de combat.



Commentaires

  1. Très bien celui là !!!!!

    RépondreSupprimer
  2. Il y a une phrase que j'aime bien : "La situation d'une fille bien faite ressemble à celle d'un lièvre le jour de l'ouverture de la chasse".... et j'aime bien le civet !

    RépondreSupprimer
  3. Magnifique texte. Et tellement vrai !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Moi aussi je veux m'exprimer !

Posts les plus consultés de ce blog

Guérir d'un mal blanc

Cours, James, cours !

Ma déclaration à Alex et Guillaume (ou le syndrome Luchini)