De la difficulté d’avoir l’esprit mal tourné
Parfois, ma vie est une sitcom… Mauvaise, donc, bien
entendu, mais avec son lot de rebondissements inattendus. Et ses situations
gênantes (plus à cause du jeu médiocre des acteurs que de l’intrigue).
Ce matin, j’ai un peu cette impression là…
Après un week-end quelque peu irréel, entre corvée de bois
pour l’hiver et rencontres improbables, la semaine s’annonçait radieuse :
enfin, j’avais réussi à persuader mon cher et tendre d’aller faire un tour
trois ou quatre jours, m’offrant ainsi enfin des vacances largement méritées.
Mais à peine avais-je mesuré l’étendue des possibilités qui
allaient s’offrir à moi devant ces quelques jours à venir (ranger, faire le
ménage, conduire le nain à l’école et à ses activités, lire… Ah ah !
Lire ! Non, je plaisante … Dormir !), que le premier coup du sort se
faisait jour. Voiture en panne. God damned ! Je me casse à saboter les
freins, (et c’est pas aussi facile que ça en a l’air,) et voilà qu’il essaie la
voiture avant de partir dans les descentes en lacet. Non mais je n’ai quand
même pas de chance !
Blague à part, pédale d’embrayage coincée, voiture
immobilisée : vacances envolées…
Mais non ! Avant de me laisser envahir par le
désespoir, il me vient cette fulgurance : « Prends l’autre voiture,
mon chéri ! Au pire, si la première n’est pas réparée à temps, j’irai
bosser en camion. » (Je suis tellement altruiste... Plus, ce serait
indécent).
Ah oui. Parce que pour comprendre l’ensemble du
tableau :
-
Je suis actuellement en mission dans une agence
de com’ pour quelques semaines
-
Nous sommes les heureux propriétaires d’une
camionnette de chantier, aménagée en camping car pour nos dernières vacances.
Me voilà donc partie au volant de la camionnette. Et… A
force de croiser les regards interloqués, puis franchement amusés des hommes...
Je me suis demandé ce qui pouvait les faire sourire comme ça. Mais en même
temps, je vois bien. La p’tite nénette et son mètre 57 qui dépasse à peine
derrière le volant. Ils doivent rigoler d’avance en m’imaginant faire un
créneau (salauds de misogynes ! Vraiment, ce genre de trucs, ça ne me
fait pas rire… Je suis prête à marcher 2
kilomètres si ça peut m’éviter un créneau !).
Et en fait, une nouvelle fois, je me suis mise à rire toute
seule…
Une femme. Maquillée. Coiffée. Habillée à peu près classe.
Au volant d’un fourgon aménagé… J’ai eu l’idée de ma journée : si je
n’arrivais pas à tenir mes objectifs, je pourrais toujours mettre une bougie
sur le pare-brise. Le lit est déjà installé derrière ! C’est pas magique,
ça ?
Et une nouvelle fois, je passe pour une dingue, à rire toute seule au volant. Et pour une fois, je ne peux même pas accuser les chroniqueurs de France Inter !
Trop contente de ma bêtise, je suis arrivée à l’agence
tout sourire, en train de m’imaginer le tableau… Et la tête de mes
collaborateurs me découvrant derrière le volant, à attendre les clients…
A peine entrée, mes collègues me proposent un café, et en
profitent pour me faire une formation cafetière. Nouvellement arrivée dans les
murs, et seulement de passage, il était tout de même indispensable que je
puisse me faire un café.
Me voilà donc devant l’engin. Un bouton marche/arrêt. Et tout
le reste s’affiche, étape par étape : « chauffe – rince –
prêt ». Et me voilà repartie à rire toute seule, en me disant que ce
serait pratique pour un paquet d’hommes, si les femmes fonctionnaient de la
même façon ! Regard interrogé des mes collaborateurs… « Non, pardon
rien… C’est marrant qu’elle nous explique ce qu’il se passe ». Bon, ils se
sont regardés, probablement en se disant que la semi-blonde était sympa, mais
un peu conne, quand même… Mais qu’est-ce que je pouvais leur dire ? Je me
vois bien, le deuxième jour à l’agence, leur dire « Ah ah ah ! C’est
trop fort ! C’est les même étapes que pour une femme, mais au moins, elle
te dit où elle en est ».
Bref. Je continue à rire toute seule et rejoins mon bureau. Je fais
le point sur mes tâches de la journée, en essayant de me concentrer vraiment
sur un quelque chose qui n’ait pas un rapport de près ou de loin avec un truc à
connotation sexuelle. Et là, je vois un message « Appeler en priorité
Madame Cougard ». Surtout, ne pas éclater de rire… Trop tard !
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