Groupie 2.0
Je dois bien me l’avouer, j’ai un vieux côté groupie de 16
ans qui me colle à la peau (et je ne parle pas seulement de l'acné)…
Je suis comme ça… Quand j’aime les gens et que j’aime les émotions
qu’ils provoquent chez moi, j’ai une incommensurable envie de le partager. De
faire connaître aux autres. Et aussi, très souvent, de dire aux personnes en
question à quel point je les admire.
Ok… Je vous vois venir. Nous sommes bien d’accord que dans l’absolu, mon avis… Ils s’en tamponnent le
coquillard avec une poêle à frire…
Mais quand je vois le déferlement de haine et d’insultes sur
les Facebook et autres Twitter…. Non mais à quel moment, les gens se disent « Oh,
lui, je le déteste ! Tiens, je vais aller l’insulter, ça va le calmer, ce
gros #@!* »
Non mais vraiment… Surtout qu’il s’agit très souvent d’injures
et de commentaires de haut vol.
Arrêtez tout ! Journalistes, philosophes et critiques
ne sont plus dans les médias… Ils sont tous sur internet !
Ils lancent des débats de haut vol :
« Vous croyez que traiter quelqu’un de petite catin, c’est
putophobe ? »
« J’ai fait mes
ongles en violet et caca d’oie, c'est vulgaire ? »
« Vous ne trouvez pas que la guerre, c’est mal ? »
Et ils ont des avis critiques très étayés :
« Sérieux, t’es nul »
« Tu ferais mieux de rester dans ce que tu sais faire.
Dans rien, quoi »
« J’espère qu’il est bénévole pour être aussi mauvais »
Non, je plaisante… Ce n’est pas à ce point-là quand même…
Ils ne connaissent ni le mot « catin », ni la grammaire ! Ca
ressemble plus à « oh, cété nul, ta mer la pute ! »
D’autant que tous ces anonymes qui vomissent leur haine sur
les réseaux sociaux… Où sont-ils quand il s’agit d’avancer à découvert (non, je
ne parle pas de mon compte en banque…).
Imaginez si cela se passait dans la vraie vie comme sur les
réseaux sociaux… Les types seraient là à attendre les artistes, journalistes,
écrivains, chroniqueurs, à la sortie des salles de spectacles, des radios ou des plateaux télé… Et au
lieu de leur faire signer des autographes, de leur demander des selfies, ils s’écriraient :
« Ah, t’es vraiment un gros nul ! Sérieux, change de métier, mec !
Pauv’ type sans talent ! Tu réponds pas, hein ? Hashtag « je t’ai
bien calmé, là » Oh ! Tu réponds pas ? Pourquoi tu réponds pas ? ! T’as
vu le mec, comme il est hautain ! Il répond même pas ! Connard, va ! »
Non. Ca n’existe pas.
Dans la vraie vie, quand vous n’aimez pas ce que fait quelqu’un,
généralement, vous ne perdrez pas votre temps à aller lui dire. Sauf si c’est
votre employée. Et après, vous lui dites « au revoir ». Et vous allez
devant les prud’hommes. Mais ce n’est pas grave, parce que les indemnités sont plafonnées,
elle n’avait qu’à pas la ramener, cette grosse truie ! Mais je m’égare.
Sur les réseaux sociaux, je partage mes coups de gueule,
façon facile de s’engager sans rien faire et de m’indigner sans bouger de chez
moi. Mais dans l’ensemble, je préfère essayer de partager un peu d’enthousiasme
et d’humour. Noir, évidemment. C’est ainsi. Mon esprit est critique, mal tourné
et ironique.
Mais mettre un petit commentaire sympathique, décalé ou totalement niais quand
j’aime quelqu’un ou son travail, ça n’engage à rien. Tout le monde se plaint
que nous sommes dans un monde où on dit toujours ce qui ne va pas. Qu’on ne dit
jamais aux gens qu’on les aime. Et quand on le fait, on passe pour des
andouilles, des fans de base, des niais… (Bon, ok,… J’avoue que les
commentaires « je l’aime trop ! » ne sont pas à mon avantage. Je
suis parfois une fan de base… J’entends par là une fan « caricaturale »,
pas une fan « de l’ensemble des militants qui constituent un parti et qu’il
faut consulter pour ne pas qu’elle se vexe, mais ne pas écouter pour ne pas qu’elle
s’emballe »).
Un petit partage, un petit encouragement, je me dis que ça
ne peut pas faire de mal, qu’on soit connu ou inconnu. Ça doit permettre de se
dire que ça vaut le coup de se donner du mal. D’autant que ça prend autant de
temps qu’être désagréable et cassant, mais que les effets sont positifs.
Mais enfin ! Quand ton gosse marche pour la première
fois, tu l’encourages, non ? Bon, ok, tu rigoles sous cape et tu fais des
blagues nulles aux éventuels spectateurs, du genre « Ah, il a le même
équilibre que son père après 3 rhums ». Mais c’est tout.
Tu ne vas pas lui dire : « Ah, le gros naze !
Deux pas et tu tombes ? Mais vas-y, va te pendre, bouffon ! ».
Yves Paccalet m’a écrit (oui, Yves Paccalet m’écrit...
Absolument, je me la raconte, mais c’est un fait.)… Je disais donc… Yves
Paccalet m’a écrit lors d’un échange que nous avions à propos de ce
phénomène: « La pensée et l'orthographe vont ensemble, en effet ; et
meurent ensemble sur les réseaux sociaux ! »
Je ne saurais trouver de formule plus appropriée… Mais bien
entendu, c’est uniquement parce que je suis en admiration totale devant cet homme,
cela n’a rien d’objectif ! #Groupie
Moi c'est toi mon idole. J'adore te lire et tu me fais beaucoup rire.Merci !
RépondreSupprimerJ'ai pas tout compris d'ou venait le point de declanchement de l'article... et je ne sais pas non plus qui est le mec que tu cites... mais j'ai tout bien lu...!!
RépondreSupprimeroups, dsl...
Ki cè ce cheum, pq tu quause, j'ai bruler mes ieux a t'lir! rest trankil!!