Absence de votre fils....

Ce matin, 9h44, mon téléphone vibre. Une seconde plus tard, celui de mon mari aussi.

La raison ? Un message de l'école de notre fils envoyé simultanément sur nos deux portables par SMS : "Objet : Absence de votre fils le 29/01/2015. Afin de justifier cette absence, merci de contacter rapidement le secrétariat".
Moment de flottement...
Bon, d'accord, mon fils n'est pas allé en classe ce matin.
Bon, d'accord, je ne l'ai pas emmené, parce qu'il a rendez-vous chez le pédiatre cet après-midi, et que cela me faisait un peu trop d'aller-retours, surtout avec un autre rendez-vous prévu en fin de matinée.
Bon, d'accord, j'aurais pu prévenir son institutrice, mais hier encore, je ne savais pas que ce matin à 7h00, en me levant, il me semblerait plus simple de le garder à la maison.
Bon, d'accord, l'école c'est important et on ne doit pas rater les cours à tout-va.

Mais bon... Il n'a que 4 ans, d'accord ?

Alors j'avoue, devoir "justifier" une absence en moyenne section, cela ne m'a pas traversé l'esprit...
En plus, je n'ai pas aimé cette formule, qui donne directement l'impression d'être en faute.
En voyant ce message sur mon portable, j'ai eu l'impression de revenir des années en arrière : "Donne-moi ton carnet de correspondance : tu as été absente hier, c'est justifié ? Tu as un mot ?"
D'accord, au collège ou au lycée, je trouve plutôt cela très bien que l'on prévienne les parents.

Mais en maternelle ?..

Qu'est-ce qu'ils ont cru au juste? Que je l'avais posé devant le portail, et que dès que j'ai eu le dos tourné, il était parti fumer des joints avec des potes plutôt que d'aller en classe ?

Et quand bien même j'aurais eu une panne d'oreiller, il aurait fallu que j'appelle l'école pour prévenir qu'en mère indigne, je n'avais pas été foutue de me lever ?

Et si on était parti skier, parce qu'avec la neige tombée ces derniers jours, elle doit être super bonne ? J'aurais dit quoi ?... Que notre poisson rouge était mort, que mon fils était trop accablé pour aller à l'école ?

Bon, bonne élève, j'ai appelé l'école.

Et j'ai expliqué, en toute bonne foi, que mon fils avait rendez-vous chez le pédiatre (je n'ai pas dit que c'était cet après-midi), et que cela expliquait son absence.

"Et il sera absent toute la journée ?
- Euh (surprise : il va perdre des jetons de présence, ou quoi?), oui, je vais le garder à la maison (en même temps, rendez-vous chez le pédiatre, ça ne te suggère pas que genre il pourrait être malade ?....).
- D'accord madame, c'est noté, merci d'avoir appelé."

Mais en fait, ce n'est pas cela que j'avais envie de répondre...
J'avais envie de lui dire : " Alors,... 
Je justifie cette absence par le fait qu'il s'ennuie a mourir à l'école. 
Je justifie cette absence par le fait qu'il me supplie chaque matin de le garder à la maison "pour apprendre des choses".
Je justifie cette absence parce qu'étant donné l'intérêt immense qu'il porte à ce qu'on lui fait faire en classe, je me suis dit que rater une matinée de découpage-collage n'allait pas le traumatiser. 
Je justifie cette absence parce que pendant que je vous parle, il s'entraîne à trouver le Vietnam et l’Égypte sur sa mappemonde. 
Et bon, cet après-midi, il ne sera pas là non plus, et je justifie cette absence parce que votre séance de relaxation après le déjeuner a beaucoup plus de succès à la maison : il dort, ici, en fait. Et... Allô ? Allô ?
- Tut, tut, tut!......"

Ah je le savais, parfois, l'honnêteté, ça ne paie pas !