La collectivité - Épisode 5 : Le gros dossier de DeF

Hier, DeF a eu une réunion très importante. Il faut dire qu'elle travaille sur un très gros dossier : elle est en charge de toute la com' sur une rencontre à Lyon en octobre (si j'ai hérité du dossier, c'est parce qu'ils ont tous tellement peur de se planter qu'ils préfèrent filer ça à une contractuelle destinée à ne rester que 6 mois, ouf, heureusement que je suis là !). Elle a donc une réunion par mois pour parler de la com' avec plein de gens importants.

Et parmi tous ces gens, un petit nouveau s'est joint au groupe depuis 15 jours. Simon, il s'appelle. Il est gentil Simon. Pas très réactif, mais gentil. C'est pratique, les gens gentils. On ne peut pas leur faire la guerre : ils sont gentils ! Mais là, DeF avait de l'avance sur tout le monde : Simon était dans son lycée. Ils étaient ensemble en cours d'anglais. Il était déjà très gentil et pas très futé. Mais à l'époque, il croyait qu'il était drôle. Maintenant, il doit savoir que non, parce qu'il n'essaie plus. Il est très content que DeF soit là, d'ailleurs, il lui a dit. Il est un peu perdu dans cet univers, Simon, alors il fait la bise à DeF et s'assied à côté d'elle pour lui poser des questions en cachette quand il ne sait pas de quoi on parle (Et là, paf ! Je balance ses questions tout haut, agrémenté d'un « Pour Simon, qui commence, est-ce qu'on pourrait expliquer. ? » Ben oui, c'est pas gentil-gentil, mais au lycée, il se payait ma tronche, et me traitait de boudin. Ooooh, l'erreur !!! « La vengeance, blablabla. »).
Alors DeF l'aide quand même un peu, pour qu'il soit en confiance, et elle attend la suite un petit sourire en coin.

Et puis elle aide aussi l'assistante de l’organisateur, qui ne sait pas vraiment ce que c'est que «communiquer». Elle propose de faire une plaquette 3 volets, pour simplifier l'information pour le grand public, mais elle veut mettre tellement de choses dessus qu'on ne comprend plus rien (comme j'ai eu des remarques sceptiques sur une soi-disant exagération de ma part, voici un exemple de son intelligence brillante et de son sens de la synthèse : tellement de texte que pas de place pour le moindre visuel, et le calendrier de la semaine ne figure nulle part, , alors que c'est un cycle de visites et de conférences !!).
Alors DeF prend du temps pour lui expliquer que la com', c'est fait pour être compris ! En plus de tout ça, elle veut mettre tout plein de logos sur la plaquette, mais il n'y a pas de place. DeF fait remarquer que 15 logos, c'est trop, qu'il faudrait peut-être les trier ! Alors elle panique, parce qu'elle ne sait pas comment faire.

DeF, force de proposition comme toujours, a donc émis plusieurs idées :
  • on met un logo proportionnel à l'investissement financier (c'est moche et mesquin, mais comme ça, c'est nous le plus gros, c'est tactique);
  • on lance un modèle recouvert d'un autocollant à gratter à la place du logo. Comme ça, on met un logo différent à chaque fois, on gratte et on découvre lequel on a. Lancé comme cela, on crée une nouvelle collection : les gens s'échangeront les plaquettes pour avoir tous les logos, ça va circuler partout, on en parlera au 20h, ça va faire fureur jusque dans les cours de récré (et comme ça , les mômes, à 5 ans, ils parlent pôles de compétitivité au lieu de Lorie et ils jouent au PDG et à la secrétaire à la place du papa et de la maman ! On prépare les élites de demain).
Devant l'air dubitatif de son homologue, DeF a finalement proposé qu'on réduise la taille de tous les logos. « Ah bah oui, c'est plus simple ! » (quand je pense qu'elle est brune !).

DeF arrivera-t-elle à faire de cet évènement le coup d'éclat de sa jeune carrière ?
La fille de l’organisation va-t-elle un jour décider de brancher
ses deux neurones en même temps ?

Comment DeF va-t-elle gérer tout ça alors qu'elle est en RTT demain ?

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Guérir d'un mal blanc

Cours, James, cours !

Ma déclaration à Alex et Guillaume (ou le syndrome Luchini)