Guérir d'un mal blanc

Il aura fallu que je devienne directrice pour me frotter pour la première fois de ma vie à un stéréotype qui ne m’avait jamais posé problème jusqu’alors : le mâle blanc de plus de 50 ans. Toute ma vie, je les ai adorés. Tu me disais « mâle blanc de plus de 50 ans », si, en plus, il lisait un peu, ou pire, il écrivait... Tu me perdais ! J’ai toujours été attirée par des hommes (beaucoup) plus âgés que moi et, comme dit l’adage, j’ai toujours trouvé que prendre un coup de vieux, si c’était bien fait, c’était plutôt très agréable. Mais là, changement d’ambiance. À peine promue aux côtés d’un codirecteur, j’ai bien senti qu’on était plus proche de voyage en terrain miné que de voyage en terre inconnue. Pauvre homme ! À peine arrivée, il s’est senti mis sous tutelle. Vingt-quatre heures après ma prise de poste, il était en arrêt maladie. Ceci dit, je le comprends : j’ai épuisé deux maris ! Mais vingt-quatre heures ?... On ne serait pas fac...