J'ai été une SmartUppeuse !

 


 Cette année, pour être sûre de bien tenir les résolution que je n'ai jamais prises les années précédentes, j'ai décidé d'intégrer le challenge BMO SmartLife, lancé par Guillaume Attias : « Optimisez vos ressources pour donner toute l'énergie nécessaire à vos ambitions de vie ! » Dit comme ça, ça fait rêver, non ? Mais ça, c'était avant de me lancer dans l'aventure...

Mardi 2 janvier -  Jour 1
Première connexion en direct avec Guillaume et tous les autres participants. Il est super motivant, plein de bonne humeur... Et je découvre que, sous cet aspect sympa et rigolard, il est en train de me dire que je me suis engagée, sans le savoir, à faire un régime, à être régulière en sport et à ne pas boire une goutte d’alcool en janvier. Sans prévenir ! Note pour plus tard : le chauve, c’est fourbe !

Mercredi 3 janvier - Jour 2
Je récapitule. Pas d’alcool, plus de sucre, pas plus de soixante grammes de glucides par jour. Ok. Je vais mourir. Je découvre qu'il y a des glucides dans tout ce que j'aime manger et que je dois oublier les sushis et les raclettes. Ou enlever les pommes de terre. Je suis ultra irritable, mais ce n'est pas de ma faute, aussi ! A quel moment on demande
« Ça va ? » quand on est en plein sevrage ?

Jeudi 4 janvier - Jour 3
Je n’ai jamais spécialement été attirée par le sucré. Et, contre toute attente, ce que je pensais ne pas être trop difficile est un enfer. Il y a des glucides partout, dans tout ce que j’aime manger. Je rêve de pâtes à la carbonara. Avec du rouge. Après une bière !

Vendredi 5 janvier - Jour 4
Depuis quand, ils font des promotions en tête de gondoles, de bonbons comme ça, partout dans mon supermarché ? Et juste en face du rayon alcool, en plus ! Ah oui, parce que les bières sans alcool, c’est au rayon bières. Je pleure. Je rêve de chips, alors que je n'aime pas ça, accompagnées de fraises Tagada.


Samedi 6 janvier - Jour 5Je me rends compte que mon nain est gentil, mais stupide, et que mon chéri n’est pas beaucoup mieux. Ce serait donc ça, l'efficience mentale promise ? Surprenant ! Ça m'inquiète, je râle. Mon chéri me demande si j’ai mes règles depuis le début de la semaine. Pour me faire plaisir, il me propose une tartiflette. J’ai envie de le gifler avec des spaghettis. 

Dimanche 7 janvier – Jour 6Comme promis, j’ai fait une galette des rois. Et, bien sûr, j’en ai mangé. J’ai l’impression de redécouvrir des goûts oubliés, mon cœur s’emballe... Je tombe sur la fève : un cycliste. D’accord, la vie entière est contre moi... 

Lundi 8 janvier – Jour 7Je descends de ma balance, les larmes aux yeux. Elle affiche 2,5 kg de moins que d’habitude. Bon, ok, ça vaut peut-être le coup de faire quelques efforts. Deuxième visio : on attaque les états de tension qui sous-tendent nos comportements. Je suis soulagée : j’apprends que je suis droguée alors que je pensais être alcoolique. 

Mardi 9 janvier – Jour 8Guillaume valide que oui, le sexe, à partir de trente minutes, c’est de l’activité physique et que les endorphines, c’est très bon pour contrer le manque lié aux glucides. Je glisse à mon chéri : « Ce soir, c’est endorphines ! » Il m’attend avec un immense sourire, me cache les yeux et m’emmène dans le salon : « Endorphines, tu disais ? Ouvre les yeux ! » Il a installé mon vélo sur le home trainer, ce con ! 

Mercredi 10 janvier – Jour 9Tous les jours, je vois dans le groupe BMO SmartLife des gens qui partagent leur footings d’une heure, de dix kilomètres... Je me roule en boule dans un coin et me répète que trente minutes, c’est bien aussi. Je décide d’être transgressive : je vais laisser tomber les trois sessions d’une heure que je n’arrive pas à tenir et repartir sur des sessions de trente à quarante-cinq minutes.Que je ne tiendrai pas non plus...

Jeudi 11 janvier – Jour 10Je ressens que, par rapport à la semaine dernière, je suis moins fatiguée, de meilleure humeur et bien plus concentrée. Mais rien à faire : toujours trente minutes à une heure pour m’endormir le soir, à refaire ma journée, repenser à ce que j’ai oublié, ce que je dois pas oublier, chasser trois chansons de ma tête, promettre mon âme au diable, respirer, et, en plus, calculer ce que je peux manger pour rester sous les soixante grammes de glucides autorisées par jour. Elle est où, la gestion promise de ma surcharge mentale ?! 

Vendredi 12 janvier – Jour 11Je me rends compte que je n’ai fait qu’une session de sport cette semaine. Et que c’était drôlement plus facile la semaine précédente, quand j’étais en vacances. Gérer son challenge en étant au bureau, c’est un challenge dans le challenge. Je suis bloquée dans Inception : c’est sûr, je ne vais plus dormir du tout, là... 

Samedi 13 janvier – Jour 12Deux nuits d’affilée à m’occuper de mon nain malade. Autant dire que mon IGRP (Indice des Gestion des Ressources Physiologiques) a pris une claque. La bonne élève que j’étais vit assez mal de voir descendre sa moyenne sous 15/20. Frustrée, je monte sur mon vélo : finalement, c’était une bonne idée de le remonter dans le salon ! 

Dimanche 14 janvier – Jour 13Et encore une galette des rois ! Et, en plus, quand j’ai évoqué l’idée de ne pas la manger, mon chéri m’a encouragée d’un « Tu nous fais chier, avec tes glucides, là. C’est bon, profite ! » Ok, je savoure ma part... Tout en songeant que si, demain, la balance n’est pas au rendez-vous, c’est lui qui prendra ma frustration en pleine tête ! Mais... Juste au cas où, je monte sur mon vélo pour quarante minutes. On n’est jamais trop prudent ! 

Lundi 15 janvier – Jour 14Il a de la chance : ma balance va toujours dans le bon sens. Pour la première fois depuis six ans, je ne fais plus partie des grosses ! Enfin, mon IMC est repassé sous 25. À 24,9, quoi... Mais au-dessous de 25 ! Victoire ! On enchaîne avec la troisième visio pour apprendre à fermer ses buffers : toutes ces petites fenêtres qui restent ouvertes dans un coin de la tête et qui nous encombrent l’esprit. Le truc : noter ! Ça va, ça me semble être dans mes cordes... 

Mardi 16 janvier – Jour 15Grosse implication aujourd’hui : j’ai commandé un agenda. Il devrait arriver d’ici deux jours. Je vais pouvoir le mettre sur la pile des sept livres que j’ai achetés depuis le début du challenge. Et que je n’ai toujours pas lus... 

Mercredi 17 janvier – Jour 16Incroyable ! Hier, c’était la première fois qu’en me couchant, je n’avais rien à quoi penser. Ça m’a fait peur, alors j’ai passé en revue tout ce que j’aurais pu oublier. Et j’ai bien fait : j’avais zappé cette phrase désagréable de mon chéri il y a seize mois ! Du coup, je l’ai réveillé pour qu’on mette ça au clair ! 

Jeudi 18 janvier – Jour 17Encore un soir où je ferme les yeux quelques minutes après avoir posé ma tête sur l’oreiller. Je note tout, toute la journée, et je commence à reporter sur les jours à venir ce que je n’ai pas pu faire. Je décide que ce week-end, on se met au vert et dans l’eau chaude avec mon chéri. Et je lui explique que pour les endorphines, j’ai besoin de lui pour avoir ma dose, et pas seulement en le voyant pédaler à côté de moi ! 

Vendredi 19 janvier – Jour 18Tout roule. Je me réveille en forme, tout est clair dans ma tête. Pour le plaisir, je monte sur la balance : encore 1,1 kilo envolé. Ravie, ultra concentrée, ultra-efficace. Incroyable. Tout me paraît facile, clair. Ma bonne humeur de la journée prend un coup dans l’aile en arrivant à notre petit bar habituel du vendredi : « Une bière, donc ? – Ah non, un cocktail sans alcool, s’il vous plaît. – Vous êtes malade ? Et vous, monsieur ? – Pareil, elle m’a lancé le défi du Dry January. » Le serveur rigole : « Vous ne tiendrez jamais ! » J’éclate de rire. « Ne rigolez pas, vous tiendrez sûrement moins que lui ! » Heureusement, comme je suis forte et sûre de moi, ça ne m’a pas touchée. En plus, je ne mange jamais mes émotions ! La planche apéro charcuterie-fromage que j’ai atomisée derrière peut en témoigner. 

Samedi 20 janvier – Jour 19Je me réveille à 7h30, une demi-heure plus tard que mon heure de réveil en semaine. Ça va ! Je respecte toujours mes à peu près huit heures de sommeil. Je ne sais pas ce qui me prend : je décide d’aller courir. Un parcours que je faisais régulièrement, l’an dernier : 7,5km, 80m de dénivelé. Je me sens au top. Bon, si je passe sur le type qui m’a déposée en trois enjambées en descente, expliquant qu’il était gros, donc qu’il roulait mais qu’il en chiait en montée (parce qu’il croit que je monte à cloche-pied en sifflotant, moi ?). 

Dimanche 21 janvier – Jour 20Encore une nuit incroyable et un réveil en forme. Je suis toujours en train de profiter des effets du spa de la veille et de relativiser le dîner et ce petit dessert merveilleux (et pas si gros, franchement...) Je repars pleine de bonnes résolutions, qui se fracassent sur le buffet du petit-déjeuner à volonté. J’ai beau me concentrer sur les charcuteries et le reblochon, les pancakes, granolas et autres pain frais grillé me supplient... Je résiste à peu près bien et, bon, je compenserai avec le dîner. C’était sans compter l’invitation des beaux-parents à un apéro-dîner tripes, patates et galette des rois. 

Lundi 22 janvier – Jour 21Pas très bien dormi, réveil un peu morose. Le rituel du lundi de la balance : j’ai pris neuf cents grammes pendant le week-end. Je grogne. J’ai faim. J'ai grand faim ! Mais j’ai teeeeellement faim !... Bon, comme je ne travaille pas aujourd’hui, je vais profiter de cette journée de récup’ pour faire du sport, cuisiner tout bien et lire les sept millions de pages qui m’attendent dans ma pile. En visio, Guillaume nous explique qu’il faut définir des temps pour chaque position (la levrette ?)... Ah non, chaque « posture », pardon, et tout planifier. Ok, très bien, c’est ce que j’ai prévu aujourd’hui. Je me couche évidemment en n’ayant pas fait la moitié de ce qui était prévu : impossible de trouver le sommeil. Ça faisait longtemps, ça ne me manquait pas... 

Mardi 23 janvier – Jour 22Mais comment j’ai pu reprendre directement presque un kilo avec quelques écarts durant quarante-huit heures seulement ? Mais t’en es encore là ? Avance : t’avais même pas prévu de maigrir, au début du mois, et t’es toujours à moins trois kilos par rapport au 1er janvier. Je demande à mon cerveau de la fermer et me concentre sur ma journée de boulot et les déplacements prévus. J’assure dans un collège où je viens faire un cours sur les techniques d’écritures journalistiques. Un élève vient me voir à la fin : « Madame, c’était le meilleur cours de ma vie ! » Mon cerveau : « Tu vois que tu déchires ! Il est incroyable, ce challenge ! » Il enchaîne : « Ça m’a fait rater la SVT ! » La vie, c’est vraiment de la merde ! 

Mercredi 24 janvier – Jour 23Je me réveille avant la sonnerie de mon réveil. En forme. Direction mon café. Je sais déjà que je dois ouvrir mon agenda, parce que je n’ai aucune idée de ce que j’ai prévu aujourd’hui. L’après-midi, j’ose mon premier « non » à mon chef en cinq ans. « Je n’aurais pas le temps. » Et, incroyable : tout le monde s’est débrouillé sans moi ! Je me couche ultra sereine, je sombre tout de suite, et, à l’instant où tout va s’éteindre : « Oh putain ! Mais ça craint qu’ils se débrouillent sans moi  » Eh merde !... 

Jeudi 25 janvier – Jour 24Mon réveil n’a une nouvelle fois pas le temps de sonner. Je suis reposée, à bloc, et ça tombe bien : c’est ma journée de présence au bureau. Je suis interrompue toute la journée. Je note tout. Je ventile, je disperse façon puzzle. Je dis « non » à plusieurs reprises et renvoie vers d’autres personnes. J’écris pour moi, ce n’était pas arrivé depuis des mois. Mon erreur stratégique ? Avoir accepté que ma collègue du bureau d’à côté entre dans mon bureau alors que je parlais de BMO SmartLife : « C’est pas bon de se mettre au régime comme ça. Quand tu vas arrêter, tu vas tout reprendre, et même bien plus. » Je m’aperçois que Guillaume a réussi à me faire faire ce que j’ai toujours refusé à cause de cette peur : un régime. Je le déteste !  

Vendredi 26 janvier – Jour 25, dernier jour du challengePour la science, je monte sur ma balance : j’ai perdu huit cents grammes, même pas la totalité de ce que j’avais pris le week-end précédent. Pourtant, j’ai été ultra stricte. Bon, d’accord, j’ai peut-être un peu moins fait attention à mon hydratation. Bon, d’accord, j’ai peut-être dormi un peu moins que huit heures chaque nuit. Bon, d’accord, je n’ai fait que trente minutes de vélo mardi et j’ai cru mourir. Enfin bon, y’a pas de raison, quoi ! Petite visio bilan : tout le monde a appris beaucoup. Et, alors que je me réjouis d’avoir mené ce challenge au bout, et de retrouver une existence normale, j’entends Guillaume annoncer tout sourire : « Allez ! Plus que cinq jours pour le Dry January, tenez bon ! Et voici votre nouveau challenge, c’est de tenir dans le temps, maintenant ! » C’est décidé, ce soir, je me suicide au saucisson ! Mais sans pain !

Commentaires

  1. Fabuleux résumé !!! C’est comme si tu étais dans ma tête ( bon pas les trucs avec ton mari hein 😅) mais c’est tellement ça !!!
    Merci pour ce fou rire 🤣
    Seuls les BMOsmartlife peuvent comprendre et nos proches qui sont saoulés faut le dire 😂

    Bravo pour cette plume 🪶
    Fluide, aiguisée et tellement drôle 🤩
    MERCIIIII

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  2. Tu es magnifique Delphine 🤪😃 pleine d’humour comme j’aime 😂😘😘😘

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  3. Merci pour ce partage et bravo (pour ces lignes et surtout pour ce p…. de challenge! Tu m ôtes les mots de la bouche -bon, sauf que je ne suis pas si drôle..)

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