Y va faire tout froid !

C'est quand même rigolo, la vie... Cet été, on se plaignait de mourir de chaud et là, on nous prépare à mourir de froid cet hiver... Alors à cause des températures...hivernales, quelle surprise ! Mais aussi... Parce qu'après les pénuries de PQ, de pâtes, d'huile, de moutarde, d'essence... On nous annonce à présent des pénuries de gaz et d'électricité.

Heureusement, comme nous avons des dirigeants de qualité, ils ont déjà tout prévu pour nous assurer de bonnes conditions de vie. Ils ont concocté des solutions de haute volée, digne d'un pays développé, en avance sur son temps... Et il a eu le nez creux, notre gouvernement ! On est passé de « Attention, ça va être tout noir ! » à « Attention, ça va être tout froid ! » Ils nous ont expliqué qu'il ne fallait pas qu'il fasse plus de 19°C chez nous. Et qu'on n'avait qu'à s'habiller en conséquence. Résultat, parce qu'ils craignaient qu'on ne comprenne pas le message et qu'on ne sache pas comment combattre le froid : ils ont sortis les cols roulés et les doudounes. Alors qu'on a eu le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré en France, on a des ministres qui se pavanent dans leurs vêtements d’hiver par 27°C dehors. Non mais on est ça ? On ne vaut pas mieux que ça ? En plus de ça, pour tenir les 19°C, j'ai dû climatiser l'appart' ces derniers jours : ça montait à 22 sinon. J'avais peur de voir la police de la température débarquer chez moi !

C'est quand même magique, des dirigeants qui t'expliquent que tu ne dois pas vivre à plus de 19°C alors qu'il y a déjà plein de familles qui n'ont plus les moyens d'atteindre cette température dans leur logement depuis longtemps. Ils pensent quoi, nos ministres ? Que ces gens-là se baladent en débardeur et en short chez eux ? Ah mais voilà pourquoi la Sécu est en déficit ! Tous ces pauvres qui sont malades tout l'hiver parce qu'ils n'ont pas gardé les cagoules de leur enfance. A ce propos, j'espère que vous les avez, vous ! Parce que cet hiver, va falloir les ressortir. On détestait nos parents de nous avoir imposé ça, mais finalement, on va se rendre compte qu'ils étaient en avance sur leur temps !

Je ne sais pas vous, mais moi, je trouve que c'est difficile de rester calme et bienveillant... En plus, si j'écoute ma nature profonde, je suis plutôt comme Léodagan, dans le Kaamelot d'Alexandre Astier :"Tout cramer pour repartir sur des bases saines."
Eh bien, là, pour une fois, je nuancerai un peu mon propos. Parce que Léodagan, j’ai l'impression que c'est le climat. La planète qui nous dit : "Bon, ils ne comprennent rien, je brûle tout et on verra ce qui repousse après."
 

Et là, si on crame tous, il va falloir voir la tête des survivants. Parce que je ne ne sais pas si vous avez remarqué, mais les gens les plus sensibles à la gestion des ressources naturelles et à la pollution, qu’est-ce qu’ils font ? Pas d'enfant ! Pour sauver l’humanité et permettre aux autres de survivre, ils sacrifient leur descendance. Alors que ceux qui ont décidé que se faire bronzer la raie mi-décembre sur une plage des Côtes d'Amor, finalement, c’était sympa, ils ont bien l’intention d’emmener leur progéniture avec eux. Vous savez où on va ? On se dirige tout droit vers Idiocracy, qui a tout résumé dans les cinq première minutes totalement cultes de ce film. 

Et çà et là, nous voyons surgir des gens bien-pensants qui nous expliquent qu’ils ont décidé de vivre à l’écart de la société. Seuls. Pour apporter leur contribution contre le dérèglement climatique. Mais quelle contribution ? On dirait un papa fier des trois minutes de la sienne quand la mère s’est tapé les neuf mois de grossesse ! Alors d’accord, tu es à l’origine, mais enfin, c'est pas toi qui as fait le gros du job !
 

Vous savez à quoi ça me fait penser, les gens qui se mettent à l’écart de la civilisation pour vivre en autarcie ? A une autruche !!! C’est se mettre la tête dans le sable pour ne rien voir. Mais ça ne va pas l’empêcher de se faire cramer le cul, à l’autruche ! Et comme elle était occupée à bien se cacher dans le sable, eh bien elle, elle n’a pas vérifié qu’il y avait bien une borne incendie à côté d’elle. Et wouf ! Rôti d’autruche au menu !

Choisir de vivre à l’écart du monde, c'est certainement ce qu'il y a de plus égoïste. C’est vivre pour soi en espérant que ça passe, mais ne jamais contribuer à ce qui pourrait sauver l’humanité. Alors ok, c'est pas non plus en coupant l'eau quand tu te brosses les dents ou en triant tes déchets que tu vas y arriver. Mais j'aurai toujours plus de respect et de foi dans l'humanité en voyant des colibris apporter des gouttes d'eau pour tenter d'éteindre un incendie qu'en voyant des aigles regarder avec dédain ce qui se passe, perchés à l'abri en haut de leur montagne. Surtout qu'en plus, ils ne comprennent rien à la poubelle jaune !