Fait chaud, hein ?
Des mois que j'écris au ralenti... Mais d’où peut bien venir ce manque d'inspiration ?*
Ce n’est pas l’époque, quand même ! Elle ne se prête qu’à cela ! Est-ce que vous vous rendez compte que je n’avais qu’une hâte, c’était qu’il pleuve. Pourquoi ? Pour ne plus croiser mes voisins et devoir leur répondre « Ah bah oui, hein ! » à leur « Il fait chaud, hein ? »
Ben oui, il fait chaud ! Mais tu crois qu’en le vérifiant auprès des autres, ça va changer quelque chose ? Qu’il y en a un qui va te répondre : « Oh, vous trouvez ? Boaf, pas trop… En même temps 40, ça se supporte bien, encore… » Non. On ne répond jamais ça ! « Il fait chaud, hein ? », c’est devenu le nouveau « Ça va ? » Qui répond « non » à « ça va ? » Ben voilà, pareil ! Parce que tu sais bien, toi, que tu dois poser une question banale, histoire de ne pas passer pour un asocial. Alors nous y voilà. « Ça va ? Fait chaud hein ? »
Non, ça ne va pas justement parce qu’il fait trop chaud ! Mais dans un cas comme dans l’autre, on sait bien que ma voisine n’en a rien à foutre de ma réponse. J’en étais presque à la guetter dans l'œilleton pour être sûre de ne pas me retrouver sur le pallier ou dans les escaliers en même temps qu’elle.
Et là, tu l’évites, tu arrives en bas de chez toi et bim ! Tu croises la voisine aux chats : « Fait chaud, hein ? » Sauf que là, la discussion va un peu plus loin dans la banalité banale : « Mes minettes supportent très mal la chaleur, les pauvres. » « Ah bah oui… Ben c’est normal, aussi, avec tous leurs poils… Vous vous rendez compte, si on en avait autant ? Il doit faire la chaleur de l’enfer là-dessous. Remarquez, faudrait peut-être les raser ? »
J’ai bien vu dans ses yeux qu’elle ne voulait pas vraiment que je lui donne de conseils vétérinaires ou de solutions face au réchauffement climatique. Non. Elle voulait juste que j'acquiesce à son analyse météorologique et que je compatisse au souci qu’elle se fait pour ses chats. Alors c’est ce que j’ai fait. « Faut bien leur donner de l’eau, surtout, c’est ça l’important. »
Et finalement, ce que j'espérais tant est arrivé : il a plu !
Et le « Fait chaud, hein ? » est devenu : « On est content qu’il pleuve, hein ? » La pluie a douché mes espoirs. Ça ne finira donc jamais ?
Enfin, si, pour ma voisine de pallier, c’est fini : elle est morte la semaine dernière, dans son appartement. J'ai regardé dans l’œilleton les croque-morts venus la descendre dans un grand sac blanc fermé et l’emmener. C’est la dernière fois que j'aurais pu la croiser et elle ne m’aurait enfin même pas demandé si je ne trouvais pas qu’il faisait trop chaud. Et tout compte fait, je crois que j’aurais préféré…
*Il fallait que quelqu'un meure, finalement, c'était pas si compliqué...
Putain, c'est vrai qu'il fait chaud.
RépondreSupprimer(et c'est vrai qu'on s'en fout (marrant ton article))
Personnellement, j'envisage de demander l'asile climatique en Norvège. Ce beau pays qui se gargarise d'écologie après avoir allégrement prospéré grâce au pétrole (qui paye la petite note de la transition et l'aide aux achats de Tesla !) et à la pêche (surpêche, pour être plus précis, dont une partie a longtemps servi à la production de glycérine et donc...d'explosif).
RépondreSupprimerBon j'arrête les vérités dérangeantes, et j'approuve la voisine parce que mon chien à moi est un carlin qui craint le chaud, le froid, le sec, le mouillé et plein d'autres choses. Mais son haleine a le pouvoir de réveiller un mort, et il agite la queue quand je rentre le soir (ça fait plaisir. Pour le mouvement de queue, pas le mort).
Pour le reste, je salue les établissements Mennen et leur souhaite de bons bénéfices : on a tous besoin d'un soutien aux aisselles ces temps ci. Et réduire notre empreinte olfactive, c'est sauver des vies dans les transports collectifs ("concentrationnaires" selon les mots de Mr Audiard).