Programme par défaut

Impossible d’ouvrir une image sur mon ordi, ce matin. Pourtant, je sais que j’ai tout ce qu’il faut parmi mes programmes. Mais non. Rien à faire, elle est récalcitrante. « Ce format de fichier n’est pas pris en charge ». Résultat, mon ordi me propose une solution : « Choisir un programme par défaut ». Tout moi ! Je suis un programme par défaut.


Celle avec qui tu finis faute de mieux, mais qui n’était pas ton premier choix.
Bon, ce n’est pas grave, hein. Je ne suis pas la seule dans ce cas-là. On est plein comme ça et on s’y fait. Et surtout, on le sait !
C’est un peu comme avec les bagnoles : l'occase, c’est moins glorieux, mais ça te coûte moins cher et ça roule bien quand même. Bon, c’est moins tape-à-l’œil que la bagnole neuve, mais tu y trouves des avantages. Déjà, on ne viendra pas te la piquer, et ça, c’est une sécurité !

Je ne suis pas non plus la fringue qui tombe bien et qui fait baver tout le monde. Non, moi, je suis la fringue confortable, dans laquelle tu te sens bien. Bon, parfois, t’as peu honte de sortir avec, mais tu te dis qu’en même temps, le confort, ça rattrape le reste.

Et voilà donc que je découvre mon alter-ego informatique ce matin : le programme par défaut.
Pas forcément celui qu’on voulait en premier. Pas forcément celui qui est une évidence. Le problème, c’est que là.. ; Rien à faire ! Ça ne s’ouvre pas ! Alors on tape moins haut, mais sûr.
Le programme qui va bien. Pas super pointu, mais qui peut à peu près tout traiter. Qui s’adapte. Qui gère tous les formats.

Pas celui qu’on serait allé chercher, parce qu’on voulait un programme spécifique, mais qu’on est quand même bien content de trouver.

Pour la muse et la femme fatale, vous repasserez. Moi ? Je suis sa copine. Si, si, celle à côté, là. La rigolote. La sympa. La franche. Celle qui écoute, qui rassure, qui console. Celle qui est toujours disponible et toujours de bonne humeur. La confidente idéale. La pote idéale. La sœur idéale. L’amie idéale. La femme idéale ? Ah non, faut pas déconner non plus... On t’envisagera par défaut, si vraiment il ne reste plus d’autre choix. Ok. On se voit plus tard, alors ? Eh oui : on se voit plus tard… Mais souvent trop tard, aussi.
Bon, c’est pratique, vous me direz. J’attends, je les laisse essayer et paf ! Me v’là ! Une fois qu’ils ont fini de s’échiner à tout tenter, quand ils ont vu que c’était trop compliqué, qu’ils n’étaient pas équipés pour, qu’il y avait des bugs, ils se disent « Ah, mais si je tentais le programme par défaut ? Si je me souviens bien, ça marchait pas mal. C’est con, j’aurais dû prendre ça. Est-ce qu’il est toujours installé sur ma bécane ? »

Et ce matin, en choisissant d’ouvrir mon fichier avec mon programme par défaut, je me suis dit que j'avais tout faux. Ce n’est pas moi, le programme par défaut. Moi, je suis le ficher sans extension. Le fichier pour lequel il va falloir la bonne application. Le fichier que plusieurs programmes peuvent ouvrir, certes, mais qui ne fonctionnera qu’avec le programme dédié. En fait, c’est ça, que j’attends. Le logiciel qui saura prendre en compte toutes mes spécificités. La vraie question, c’est : y a-t-il vraiment un développeur à la hauteur ?