Traverser la rue c’est bien, traverser la mer, moins


Ce n’est quand même pas croyable, toutes ces feignasses qui se prélassent aux Bahamas !
Ces chômeurs qui ne se foulent pas, car du travail, ils n’en veulent pas.
Ils disent qu’ils veulent bosser, mais c’est juste pour parader.
A qui ils vont le faire croire, quand ils ne changent même pas de trottoir ?
L’horticulture c’est mignon, mais ça embauche dans la restauration.
Allez-y, demandez !… Vous voilà presque avec un contrat signé !
Ok, ce n’est pas le même boulot, mais enfin, jetez-vous à l’eau !

Enfin non ! A l’eau, pas trop !
En tout cas, pas dans la Méditerranée, là, vous serez refoulés !


« Que ferions-nous de tous ces travailleurs en puissance, on n’a pas assez de croissance !
- De la croissance, non, mais des croissants oui, c’est bien ce que vous aviez dit ?
Ils pourraient les apporter aux clients, avec un café tout fumant.

- Mais vous n’y pensez pas ! On ne fera rien de ces gens-là !
Pour le service il faut être formé, c’est tout de même un métier !

- Mais vous affirmiez à l’horticulteur qu’il pourrait être serveur…
Et que dans le BTP aussi, on cherche des bras à tout prix !

- Gnagnagna pauvre conne ! Ça suffit, abandonne !
C’est facile de te donner bonne conscience et de nous parler bienveillance.
Mais c’est complexe dans la pratique : nous devons être pragmatiques !
Tout ces gens qui bourlinguent, ça coûte un pognon de dingue !
Et si les accueillir te met en joie, tu n’as qu’à les prendre chez toi ! »

Liberté, égalité, fraternité, tout le monde voudrait bosser…
Mais aujourd’hui en France, il faut se rendre à l’évidence :
Quelle que soit ta bataille pour trouver du travail,
Assure-toi surtout d’être né
du bon côté de la mer Méditerranée.

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