C'est toujours pareil...

C'est toujours pareil.

Ce sont toujours des instants où le chaos prend le dessus, où la folie meurtrière s'invite dans notre quotidien, que nous prenons le temps de réfléchir à notre vie. De faire le point. De prendre du recul. De dire à ceux qui nous importent que nous les aimons. De prendre des nouvelles de proches dont nous ne nous étions pas souciés depuis des mois...

Mais pourquoi faut-il toujours attendre des catastrophes et des massacres pour dire aux autres ce que l'on ressent pour eux ? En bien comme en mal.
Toujours ces vagues de haine et de violence aveugles déclenchent chez nous ces sentiments d'effroi, de tristesse, de colère, d'injustice. Ce besoin de dire aux gens importants qu'ils le sont. Cette utopie d'un amour universel.
Les torrents de guimauve sur les réseaux sociaux... Les appels à la paix... Les belles déclarations...
Et heureusement que nous ressentons tout cela.

Mais après?
Après, nous oublions. Nous laissons de côté notre indignation, nos bons sentiments, notre colère, et nous retournons à notre vie quotidienne. Et comment pourrait-il en être autrement ? Il faut bien avancer. Bien continuer. Bien vivre.

Mais si on essayait de garder dans un coin de notre tête que rien n'est jamais acquis ? Que nous ne sommes jamais à l'abri de rien ?
Peut-être nos vies seraient-elles moins fades.
Plus d'amour, plus d'entraide, mais aussi plus de colère, plus d'indignation.
Je rêve d'un monde moins hypocrite. Moins consensuel. Moins endormi.

Mais je sais : il est grand temps que je me réveille moi aussi, avec mes bons sentiments...

Commentaires

  1. Moa16 novembre 2015 à 12:08

    comment vivre sans oubli ? Notre capacité d'oubli est incroyable. C'est çà la fois notre grande faiblesse et notre sauvegarde ultime.

    Dans le fond, on reproduit plus ou moins les erreurs du passé. Mais tels des poissons rouges, on ne se rappelle plus des conséquences possibles. Pas de quoi s'estimer très malin, après ça.... Mais qui a dit que l'Homme était autre chose qu'un animal dénaturé ?

    Delphine veut un monde plus lucide ? Mais la lucidité, c'est le pessimisme à tous les étages. Comprendre (enfin) que tout le monde il est pas beau, tout le monde il est pas gentil. Qu'être citoyen du Monde ne change rien : le meilleur et le pire seront au rendez vous à une échelle plus vaste, voilà tout....

    Les optimistes béats me répondront qu'il faut tout changer, transformer l'Homme et jouer "Imagine" au piano dans la rue. Mais les grandes idéologies du passé n'ont rien changé. En France et aussi ailleurs, on a énormément tué au nom de la Liberté, de Dieu ou encore de la République. A bien y regarder, la "comptabilité du massacre" montrera presque à coup sûr qu'on tue toujours pour de bonnes intentions..

    A chacun son modèle : loup ou agneau. Moi je préfère le chien de berger. Loin d'être parfait, il a au moins le mérite de rendre service au plus grand nombre.

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  2. Anne Blanchard19 novembre 2015 à 15:53

    Tout à fait : il ne faut pas oublier, il faut « digérer », c’est-à-dire transformer, donc se transformer qui conduit à évoluer, et cela en fonction des évènements de la vie.

    Ce qui ne change plus, ce sont les fossiles.


    Un évènement fort provoque des réactions mentales et physiques qui devraient conduire à une remise en cause, ce qui devient donc un point de départ pour une modification des sentiments et des actions. Rien de pire que l’oubli qui conduit à la stagnation et à la résignation


    Bien sûr que non, que rien n’est jamais acquis, c’est qui pousse au progrès.


    Pour les évènements actuels, pourquoi nous laisserions nous tuer comme des lapins (je voulais dire tirer, mais cela avait un trop fort double sens). Il faut réagir en étudiant les formes de réaction . Les progrès se font rarement sans remous.


    Dans notre situation actuelle, pour que nous nous défendions du massacre, je vous rappelle le début de la Marseillaise, qui correspond (ou correspondait malheureusement à l’imparfait), à notre capacité de réaction. :

    aux armes citoyens, formez vos bataillons. Marchons. Marchons.

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