Tattoo compris !
Aaaah, un petit tatouage....
Réservé aux vrais rebelles et faux gentils il y a encore une vingtaine d'années, le tatouage est devenu tendance.
A tel point qu'aujourd'hui, il faudrait presque ne pas se faire tatouer pour être vraiment original...
On a tous dans notre entourage des gens qui nous disent " j'ai trop envie d'un tatouage " !
Le souci, c'est qu'ils oublient bien souvent :
1- Que ce n'est pas forcément une partie de plaisir.
Ah oui, ça fait mal (vous vous êtes déjà piqué le doigt avec une aiguille en recousant un bouton ? Vous imaginez ça, pendant plusieurs heures ?...) !
Vous vous imaginiez en train de tenir amoureusement la main de votre amant pendant que votre tatouage progresse ? Que nenni ! Vous allez lui broyer les doigts, tout en couinant et larmoyant, et l'expérience romantico-tatouesque risque de se transformer en grand moment de solitude, pour vous comme pour lui !
2- Que ça se garde à vie, un tatouage...
Il y a plus de 10 ans, en reportage chez Paco, un tatoueur lyonnais…
Il m'expliquait son métier avec passion, et, à l'époque déjà, se plaignait des " pétasses à tatouage sans cervelle " (je cite, hein, pour une fois, c'est pas moi !). Il me brossait le portrait de filles avec des salamandres sur l'épaule, des soleils autour du nombril, ou des dauphins sur la cheville, tatouées sur un coup de tête.
Je me souviens que nous avions souri, avec mes camarades de l'époque, devant cette diatribe un peu caricaturale.
Jusqu'à ce qu'une jeune fille de 18 ans environ entre dans le salon de tatouage avec une amie :
" Bonjour, c'est pour un petit tattoo, je voudrais des renseignements.
- Oui, bien sûr, tu veux faire quoi et où ?
- Ben je voudrais bien une salamandre, là " dit-elle en soulevant son T-shirt moulant sur un ventre impeccablement plat et en baissant un peu son pantalon.
Son amie intervient immédiatement : " Ouah, mais ça va te faire trop mal ! T'es sûre ?
- Ben ouais, ce sera trop joli avec mes jeans taille basse ".
Elle nous a répété ça, face caméra. Fière d'elle...
Je me demande ce que ça va donner à 80 ans, avec sa gaine taille basse...
Vous savez quoi? En fait, je crois qu' il faut des nerfs d'acier pour être tatoueur...
Quand je vois les spécimens qu'ils sont parfois obligés de supporter :
" Bonjour, je voudrais me faire tatouer ça, c'est moi qui l'ai dessiné...
- C'est vous qui l'avez dessiné ?
- Ben ouais !
- Ça m'étonnerait, je l'ai tatoué il y a 3 jours !...
- ... Ah... Bon, et sinon, ça fait mal ?
- Oui.
- Ah... Je vais voir alors...
- Ça sera long ? Ça coûterait combien ?
- Je dirais 10mn, pas plus, et 80 euros.
- Ah, quand même, c'est cher !!
(C'est cher ? Elle porte sur elle 300 euros de fringues qu'elle ne mettra plus l’année prochaine, et elle trouve que payer 80 euros un tatouage qu'elle va garder à vie, c'est cher ?!)
Bon, ben merci, je vous rappelle, alors."
(J'ai vécu cette scène, et j'ai un témoin)
Des nerfs d'acier, je vous dis, et une patience à toute épreuve...
Pour ne pas étrangler celles qui ne maîtrisent pas leur douleur... Obligé de s'arrêter toutes les 2 minutes... Et qui bougent, en plus...
Je ne peux m'empêcher d'imaginer dans ces cas-là le tatoueur avec une furieuse envie de changer le signe de l'infini qu'il est en train de tatouer au creux des reins en un flamboyant "Connasse". De toute façon, impossible de voir ce qui se passe dans votre dos... Z'avez intérêt à avoir confiance !
A propos de confiance, je me suis toujours demandé si ceux qui se faisaient tatouer des signes chinois ou des phrases en tibétain et autres langues exotiques n'avaient pas un peu peur...
Vous imaginez ? Vous pensez vous faire tatouer quelque chose comme "Profite du jour présent", "Deviens ce que tu es", un truc profond quoi... Et un jour, vous croisez un étranger qui a un fou rire, parce qu'en fait il est écrit "Celui qui lit ça est un con" ou "Bonne mais conne" ?
C'est là qu'à la fin, on se dit... le décalcomanie, ça a son charme, aussi!
Ah les tatouages.....une maladie qui vient de l'époque Popeye. Souvenez-vous de l'ancre de marine présente sur le bras de ce bon marin bouffeur d'épinards !
RépondreSupprimerSauf que moi, les épinards, ça me détraque le transit. Et puis la marine n'est plus ce qu'elle était (je refuse de fournir des détails éhontés).
Alors oui, la mode du tatouage c'est un peu n'importe quoi, parce qu'elle concerne un peu n'importe qui. Je partage le diagnostic de Delphine : le bestiau qui vient se faire immatriculer, c'est nul. De toute façon quand j'entends le mot "mode" je fais comme cette barrique de Goering : je sors mon fusil. Coco Chanel, qui a collaboré horizontalement (mais pas avec Goering, sinon elle serait morte étouffée), disait elle même que la mode était faite pour les gens sans personnalité...
Donc, pour bien condamner les accros à la B.D. cutanée, je leur rappelle qu'ils ne sont pas membres d'une tribu papoue ou mahori dont la tradition guerrière s'assortit assez mal avec l'approche "les Marseillais à Ibiza" de nos djeun's délurés. Ils ne sont pas non plus des charlots de la Harley Davidson. Vous savez, ces avocats et cadres commerciaux bien rangés la semaine et qui se trimballent Mémère en cuir à l'arrière de leur carriole à franges montée sur 2 roues, le week end....
Au bout du compte, pour moi, un seul tatouage peut trouver un sens : sur le biceps, un coeur percé d'une flèche et marqué "Maman la femme de ma vie". Fidélité, virilité, esthétique : le message est impeccable. Et contrairement aux gribouillages pseudo asiatiques, pas de pépin de traduction.
Tout ça me donne envie de faucher à ma fille de 8 ans ses tattoo - malabar, avec le michton qui fait des bulles roses. Je l'imagine déjà sur une de mes énormes fesses : de quoi déclencher un orgasme collectif chez mes admiratrices accros au style Botéro...
Cardiaques et précieux s'abstenir, of course !
Très drôle et bien vu. Juste.
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