Faute !
Je sais, vous allez me dire , la langue française, c’est pas simple, c’est plein de chausse-trappes, les règles sont compliquées, blablabla.
D’accord.
Mais quand même !...
En classe de troisième, notre professeur de français nous a fait faire la dictée de feu le certificat d’études (la peau de vache!). J’ai eu 12/20. La plus mauvaise note de ma vie en dictée. J’étais la seule à avoir une note au-dessus de la moyenne, et nous n’étions que trois à ne pas avoir zéro… (Pour mémoire, le certificat d'études sanctionnait la fin des études élémentaires, et nous, on préparait notre brevet des collèges. Mais non, le niveau ne baisse pas!)
Nous ne sommes quand même pas plus bêtes que les générations passées, non ? ! Alors pourquoi est-ce qu’aujourd’hui, la langue française est maltraitée avec autant d’indifférence ?
Nos hommes politiques, nos journalistes, même certains écrivains font des fautes de français élémentaires ou inventent des mots abracadrabantesques au gré de leurs humeurs. A la fin, vous êtes même tentés de faire des fautes, pour qu’on ne vous fasse pas de remarque…
J’exagère ?
J’avais écrit sur l’un des sites Internet dont j’assure la rédaction : « Sans aucuns frais ». Oui, oui, vous pouvez chercher : c’est la bonne orthographe. La faute, c’est d’écrire « aucun ». J’ai finalement changé ma formule par « sans frais » après la énième remarque du genre : « oh, la trop forte en orthographe qui s'la pète, je te signale qu'il y a une faute énoooorme, là ! » (connasse ! Oui, vous avez remarqué, vous aussi ? C’est maladif chez moi, quand quelqu’un m’agace, c’est toujours une quelqu’une !)
Pendant mes années de secrétariat de rédaction, j’ai corrigé des centaines d’articles, de stagiaires, de journalistes, du rédacteur en chef, de correspondants…. On me reprochait parfois de faire du zèle.
Alors je passe sur les fautes d’accord, de conjugaison ou les mots mal orthographiés, qui étaient monnaie courante.
Mais je remarque surtout que les semaines où j’étais absente, nous avons imprimé dans notre journal local des phrases dignes de finir dans la rubrique dédiée du Canard enchaîné.
Une stagiaire a écrit « Les bouchons sont dus à la recrue d’essence de la circulation automobile. »
Mon collègue journaliste nous expliquait que le charme d’un vieux bâtiment du centre-ville était dû à son escalier en colis-maçon. Ce dernier a même corrigé l’article d’une correspondante locale qui analysait un match couperet, pour le changer en match coupe-raie (ce jour-là, j'ai rigolé pendant au moins une journée entière, la correspondante dont le nom était inscrit en bas de l'article, moins).
Et le pire de tout ? Un article, en première page, où l’inspectrice d’académie était interviewée et expliquait ses mesures pour lutter contre la « dislecsie ». En titre de Une…
Vous riez ?… Moi, pas. Enfin, maintenant, si. Mais pas quand je les ai découvertes, en hurlant à chaque fois : « Non, mais vous n’avez pas vu ça ?! » Non, ça n’avait choqué personne. A peine un petit doute, mais pas de quoi ouvrir un bon vieux dictionnaire… Vous savez, le gros livre, là, qui sert de cale. En fait, ça peut servir, il y a plein de mots intéressants dedans !… Rassurez-vous, le journaliste en question, malgré sa dyslexie, occupe aujourd’hui un poste important : on peut manifestement réussir sans savoir écrire !
Assez aussi de ces pléonasmes auxquels nous ne prêtons même plus attention !!!
Assez d’entendre à la télé ou à la radio qu’un allumé s’est « immolé par le feu » ! Vous avez déjà vu quelqu’un s’immoler par l’eau ?
Arrêtez de nous dire « au jour d’aujourd’hui »! Ça vous viendrait à l’idée de dire « à l’instant de l’instant » ?
« Voire même » : mon cauchemar. Même en rêve. Voire pire.
Rebellez-vous !
Arrêtez de forniquer dans des dunes de sable, essayez de le faire dans des dunes de granit !
Arrêtez de cohabiter ensemble ! Tentez la cohabitation tout seul !
Ne laissez plus les astronautes alunir sur la lune, faites-les alunir sur la terre, ou atterrir sur la lune !
Arrêter d’accoucher de deux jumeaux, accouchez d’un seul !
Ne reportez plus ce qui vous ennuie à plus tard, reportez-le à plus tôt !
Ne répétez plus la même chose, répétez autre chose, donc arrêtez de répéter, finalement, c’est fatigant (non, pas de « u » après le « g » de « fatigant », c’est l’adjectif que j’emploie ici, à l’insu de mon plein gré, pas le participe présent « fatiguant », bande de moules !)…
Bon, c’est vrai, on ne va pas se mentir, le français, c’est chiant !
Mais vous imaginez si on laissait tout le monde écrire n’importe comment ? Est-ce qu’à la fin, on se comprendrait vraiment ?
« Il faut que je te rat compte un truc ! J’ai croisé un vieillard con cul pissant tout prêt. Nous étions en train de déjeuner, quand il a fait un lape suce con cernant une baisse d’un pot. Il a beau cou ri, puis s’est étranglé en me disant qu’il y avait trop de piment dans son plat. Mais en faim ! Il aurait quand même pu éviter de manger et pisser ! » (lu à haute-voix, ça passe)
Allez, on peut résister et s’appliquer, j’ai l’outrecuidance (mais non, pas une « outre qui danse » !) de croire que cela nous aidera à mieux commu…niquer !
D’accord.
Mais quand même !...
En classe de troisième, notre professeur de français nous a fait faire la dictée de feu le certificat d’études (la peau de vache!). J’ai eu 12/20. La plus mauvaise note de ma vie en dictée. J’étais la seule à avoir une note au-dessus de la moyenne, et nous n’étions que trois à ne pas avoir zéro… (Pour mémoire, le certificat d'études sanctionnait la fin des études élémentaires, et nous, on préparait notre brevet des collèges. Mais non, le niveau ne baisse pas!)
Nous ne sommes quand même pas plus bêtes que les générations passées, non ? ! Alors pourquoi est-ce qu’aujourd’hui, la langue française est maltraitée avec autant d’indifférence ?
Nos hommes politiques, nos journalistes, même certains écrivains font des fautes de français élémentaires ou inventent des mots abracadrabantesques au gré de leurs humeurs. A la fin, vous êtes même tentés de faire des fautes, pour qu’on ne vous fasse pas de remarque…
J’exagère ?
J’avais écrit sur l’un des sites Internet dont j’assure la rédaction : « Sans aucuns frais ». Oui, oui, vous pouvez chercher : c’est la bonne orthographe. La faute, c’est d’écrire « aucun ». J’ai finalement changé ma formule par « sans frais » après la énième remarque du genre : « oh, la trop forte en orthographe qui s'la pète, je te signale qu'il y a une faute énoooorme, là ! » (connasse ! Oui, vous avez remarqué, vous aussi ? C’est maladif chez moi, quand quelqu’un m’agace, c’est toujours une quelqu’une !)
Pendant mes années de secrétariat de rédaction, j’ai corrigé des centaines d’articles, de stagiaires, de journalistes, du rédacteur en chef, de correspondants…. On me reprochait parfois de faire du zèle.
Alors je passe sur les fautes d’accord, de conjugaison ou les mots mal orthographiés, qui étaient monnaie courante.
Mais je remarque surtout que les semaines où j’étais absente, nous avons imprimé dans notre journal local des phrases dignes de finir dans la rubrique dédiée du Canard enchaîné.
Une stagiaire a écrit « Les bouchons sont dus à la recrue d’essence de la circulation automobile. »
Mon collègue journaliste nous expliquait que le charme d’un vieux bâtiment du centre-ville était dû à son escalier en colis-maçon. Ce dernier a même corrigé l’article d’une correspondante locale qui analysait un match couperet, pour le changer en match coupe-raie (ce jour-là, j'ai rigolé pendant au moins une journée entière, la correspondante dont le nom était inscrit en bas de l'article, moins).
Et le pire de tout ? Un article, en première page, où l’inspectrice d’académie était interviewée et expliquait ses mesures pour lutter contre la « dislecsie ». En titre de Une…
Vous riez ?… Moi, pas. Enfin, maintenant, si. Mais pas quand je les ai découvertes, en hurlant à chaque fois : « Non, mais vous n’avez pas vu ça ?! » Non, ça n’avait choqué personne. A peine un petit doute, mais pas de quoi ouvrir un bon vieux dictionnaire… Vous savez, le gros livre, là, qui sert de cale. En fait, ça peut servir, il y a plein de mots intéressants dedans !… Rassurez-vous, le journaliste en question, malgré sa dyslexie, occupe aujourd’hui un poste important : on peut manifestement réussir sans savoir écrire !
Assez aussi de ces pléonasmes auxquels nous ne prêtons même plus attention !!!
Assez d’entendre à la télé ou à la radio qu’un allumé s’est « immolé par le feu » ! Vous avez déjà vu quelqu’un s’immoler par l’eau ?
Arrêtez de nous dire « au jour d’aujourd’hui »! Ça vous viendrait à l’idée de dire « à l’instant de l’instant » ?
« Voire même » : mon cauchemar. Même en rêve. Voire pire.
Rebellez-vous !
Arrêtez de forniquer dans des dunes de sable, essayez de le faire dans des dunes de granit !
Arrêtez de cohabiter ensemble ! Tentez la cohabitation tout seul !
Ne laissez plus les astronautes alunir sur la lune, faites-les alunir sur la terre, ou atterrir sur la lune !
Arrêter d’accoucher de deux jumeaux, accouchez d’un seul !
Ne reportez plus ce qui vous ennuie à plus tard, reportez-le à plus tôt !
Ne répétez plus la même chose, répétez autre chose, donc arrêtez de répéter, finalement, c’est fatigant (non, pas de « u » après le « g » de « fatigant », c’est l’adjectif que j’emploie ici, à l’insu de mon plein gré, pas le participe présent « fatiguant », bande de moules !)…
Bon, c’est vrai, on ne va pas se mentir, le français, c’est chiant !
Mais vous imaginez si on laissait tout le monde écrire n’importe comment ? Est-ce qu’à la fin, on se comprendrait vraiment ?
« Il faut que je te rat compte un truc ! J’ai croisé un vieillard con cul pissant tout prêt. Nous étions en train de déjeuner, quand il a fait un lape suce con cernant une baisse d’un pot. Il a beau cou ri, puis s’est étranglé en me disant qu’il y avait trop de piment dans son plat. Mais en faim ! Il aurait quand même pu éviter de manger et pisser ! » (lu à haute-voix, ça passe)
Allez, on peut résister et s’appliquer, j’ai l’outrecuidance (mais non, pas une « outre qui danse » !) de croire que cela nous aidera à mieux commu…niquer !
Et encore t’as pas écouté du BUBBA !
RépondreSupprimerBon alors la Delphine réac' point le bout de son panzer : les psys de France 2 diraient que c'est le retour d'âge.....
RépondreSupprimerHalte à la ringardisation ! Mot inventé , Oui, mais concept dûment établi. Et en développement constant....
Il faut ré-enchanter le rêve français : c'est un président loufoque qui l'a dit dans un beau discours écrit par un type humaniste de gauche qui se faisait cirer les pompes au travail (sens propre !).
Pour ça rien de plus simple : la nov'langue, qui est la forme moderne de la stupidité syntaxique.
Vous disiez élève ? Vous direz désormais "apprenant".
Vous alliez à la piscine pour nager ? Désormais vous écrirez "traverser l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête" dans un "milieu aquatique profond standardisé". Le détail de ces réjouissances est visible ici : http://www.lepoint.fr/societe/programmes-scolaires-les-profs-de-gym-reclament-le-droit-au-jargon-22-04-2015-1923496_23.php
Comme on dit dans mon patelin, "ça y emmène" !!!!
Et tout peut être ré-enchanté, en plus : le sandwich saucisson devient un feuilleté de baguette en rondelle porcine. L'oeuf du caviar de poule etc...
Tout ça pour signifier à Madame Delphine que ses humeurs de maître Capello (tûdieu, quel affolé du Bescherelle celui-là !)ont un fort goût de ménardise. Ouvrez les fenêtres, ça sent la naphtaline !
La Ribérysation des foules est en marche : ce n'est pas parce qu'on ne comprend rien qu'il faut se taire. Epoque formidable : il faudra bientôt sous titrer les paroles de l'individu lambda, comme le faisait France 3 lors de ses expéditions dans le Gers, tellement les Anciens mâchaient leurs phrases.
Pas possible que ce retour aux sources vous échappe, Delphine !
"Pas possible que ce retour aux sources vous échappe, Delphine " : nan mais tu te souviens où j'habite? :-D
RépondreSupprimerDef, tu n'as fait pleurer de rire. Je te reconnais bien là et tu as raison ma belle, je suis d'accord avec toi à 200%. Cela devient du n'importe quoi. J'en connais un qui doit bien rigoler "jaune" avec sa "dislecsie". Je suis certaine qu'il s'est reconnu tout de suite. Moi, je l'ai tout de suite identifié !!!!
RépondreSupprimerEt une petite pour la route, vu la complexité du français :
"On prononce élastique et on écrit caoutchouc !"
Tes exemples, ils faut les continuer, j'en veux encore plus, c'est malheureusement la triste réalité même si elle nous fait bien rire par moment.
Aix c'est lent !
RépondreSupprimerGénial ! A pis c'est de rire! :-)
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