La presse hebdomadaire (locale !) - Episode 9 : Revenir aux fondamentaux!
Comme le journal de DeF a la chance d'être une franchise d'un grand grand grand groupe de presse hebdomadaire, toute l'équipe a la chance de pouvoir profiter de l'expérience et des formations de ce grand (grand grand) groupe.
Il y a quelques semaines, DeF et le reste de l'équipe ont eu la chance d'être formés par les pontes de la profession. Il faut dire que rien qu'en voyant l'ordre du jour, il était évident que ça allait être sérieux : "matin : assemblée pleinière ; après-midi : ateliers thématiques" (mais ils pensent qu'on est combien?... Parce que, à tout casser, on est 3 journalistes, 2 commerciaux, une graphiste et une secrétaire, quand même...).
Dès leur arrivée, le ton est donné : ils sont venus à 5!!! (Autant que de gens à former présents!!!!...) Et ça ne rigole pas. Le super grand big boss de la presse hebdo livre aux journalistes la clef de la réussite, l'obligatoire retour aux fondamentaux : "Un hebdo local, avant tout, ça doit être local". Nom d'un chien! Le monde de DeF s'éclaircit : c'était donc ça?... (Le pire? Voir le grand cheval hocher de la tête avec un air inspiré et sérieux, et qui écrit mot pour mot ce qu'elle vient d'entendre... Remarque, elle venait peut-être de découvrir quelque chose, elle...) Dans l'autre coin de la pièce, le rédac chef de DeF sourit... En une matinée, les super formateurs ne font qu'enfoncer des portes ouvertes : "pas trop d'institutionnel, des vrais gens, des photos vivantes (sûr, le cadavre, ça ne fait pas recette...), des URF (Rien à voir avec les UFO, ce sont des "unités rédactionnelles fortes"... C'est-à-dire? Ben des articles intéressants...")"...
Le temps d'une pause sandwich (c'était écrit noir sur blanc sur le programme), pour digérer toutes ces nouveautés et ces informations d'une haute technicité, et les ateliers thématiques commencent... Le journal? "Il faut revenir aux fondamentaux!" Trop de politique et d'économie, alors qu'on ne publie pas les résultats des tournois de foot des poussins, où joue le petit-fils de madame Pichut... ("Et elle l'achèterait, le journal, rien que pour ça") Pas de faits divers : erreur fatale!!! Comment vendre sans apitoyer sur ce paysan qui a laissé deux bras sous son tracteur ? Ou cette adolescente violée trente-six fois par le taureau du voisin ? (Au bout de trente-six fois, une question se pose : ne l'aguichait-elle pas?) Où sont les voleurs à la petite semaine, les escrocs du dimanche, les voisins désagréables, les dépressifs qui laissent de belles traces de sang sous les fenêtres desquelles ils se jettent? (photo morte, certes, mais quel beau jeu de couleur, pour égayer les pages!)... Bref : "il faut revenir aux fondamentaux". Et profiter du site Internet pour relayer le "trash", faire du "buzz", et provoquer des "clash", notamment grâce à des vidéos. (Là, le rédac chef est devenu tout rouge, je croyais qu'il était en colère, mais en fait, il ne comprenait pas les mots...) Les journalistes vont donc se former à la vidéo et partir sur le terrain, une petite caméra en poche, pour ajouter du contenu interactif sur le site. Un reportage doit, idéalement, donner un article pour le site, un article pour le journal, une vidéo (et tout ça ne prend pas plus de temps qu'avant, promis-juré-craché!) Le rédac chef a bien tenté de jouer les lèche-bottes, mais quand même, on sentait qu'il n'était pas trop convaincu, quand les géniaux formateurs ont montré leur plus grande réussite de "mix-média print-web" : la publication de 4 pages de témoignages poignants après le meurtre d'une jeune fille de 17 ans, récoltés sur la page Facebook d'un hebdomadaire du groupe...
Bref, en une journée, ils ont donné toutes les clefs pour faire du journal, LE journal. Mais DeF est dubitative, et pas seulement parce qu'elle va bientôt faire trois métiers pour le prix d'un... Elle se demande... Eux, si forts, qui ont géré ce journal pendant huit ans... Pourquoi viennent-ils former l'équipe, alors qu'ils n'ont jamais réussi à le faire décoller, et au contraire, même?.... Ca va être rigolo, tiens, de "revenir aux fondamentaux"!
Il y a quelques semaines, DeF et le reste de l'équipe ont eu la chance d'être formés par les pontes de la profession. Il faut dire que rien qu'en voyant l'ordre du jour, il était évident que ça allait être sérieux : "matin : assemblée pleinière ; après-midi : ateliers thématiques" (mais ils pensent qu'on est combien?... Parce que, à tout casser, on est 3 journalistes, 2 commerciaux, une graphiste et une secrétaire, quand même...).
Dès leur arrivée, le ton est donné : ils sont venus à 5!!! (Autant que de gens à former présents!!!!...) Et ça ne rigole pas. Le super grand big boss de la presse hebdo livre aux journalistes la clef de la réussite, l'obligatoire retour aux fondamentaux : "Un hebdo local, avant tout, ça doit être local". Nom d'un chien! Le monde de DeF s'éclaircit : c'était donc ça?... (Le pire? Voir le grand cheval hocher de la tête avec un air inspiré et sérieux, et qui écrit mot pour mot ce qu'elle vient d'entendre... Remarque, elle venait peut-être de découvrir quelque chose, elle...) Dans l'autre coin de la pièce, le rédac chef de DeF sourit... En une matinée, les super formateurs ne font qu'enfoncer des portes ouvertes : "pas trop d'institutionnel, des vrais gens, des photos vivantes (sûr, le cadavre, ça ne fait pas recette...), des URF (Rien à voir avec les UFO, ce sont des "unités rédactionnelles fortes"... C'est-à-dire? Ben des articles intéressants...")"...
Le temps d'une pause sandwich (c'était écrit noir sur blanc sur le programme), pour digérer toutes ces nouveautés et ces informations d'une haute technicité, et les ateliers thématiques commencent... Le journal? "Il faut revenir aux fondamentaux!" Trop de politique et d'économie, alors qu'on ne publie pas les résultats des tournois de foot des poussins, où joue le petit-fils de madame Pichut... ("Et elle l'achèterait, le journal, rien que pour ça") Pas de faits divers : erreur fatale!!! Comment vendre sans apitoyer sur ce paysan qui a laissé deux bras sous son tracteur ? Ou cette adolescente violée trente-six fois par le taureau du voisin ? (Au bout de trente-six fois, une question se pose : ne l'aguichait-elle pas?) Où sont les voleurs à la petite semaine, les escrocs du dimanche, les voisins désagréables, les dépressifs qui laissent de belles traces de sang sous les fenêtres desquelles ils se jettent? (photo morte, certes, mais quel beau jeu de couleur, pour égayer les pages!)... Bref : "il faut revenir aux fondamentaux". Et profiter du site Internet pour relayer le "trash", faire du "buzz", et provoquer des "clash", notamment grâce à des vidéos. (Là, le rédac chef est devenu tout rouge, je croyais qu'il était en colère, mais en fait, il ne comprenait pas les mots...) Les journalistes vont donc se former à la vidéo et partir sur le terrain, une petite caméra en poche, pour ajouter du contenu interactif sur le site. Un reportage doit, idéalement, donner un article pour le site, un article pour le journal, une vidéo (et tout ça ne prend pas plus de temps qu'avant, promis-juré-craché!) Le rédac chef a bien tenté de jouer les lèche-bottes, mais quand même, on sentait qu'il n'était pas trop convaincu, quand les géniaux formateurs ont montré leur plus grande réussite de "mix-média print-web" : la publication de 4 pages de témoignages poignants après le meurtre d'une jeune fille de 17 ans, récoltés sur la page Facebook d'un hebdomadaire du groupe...
Bref, en une journée, ils ont donné toutes les clefs pour faire du journal, LE journal. Mais DeF est dubitative, et pas seulement parce qu'elle va bientôt faire trois métiers pour le prix d'un... Elle se demande... Eux, si forts, qui ont géré ce journal pendant huit ans... Pourquoi viennent-ils former l'équipe, alors qu'ils n'ont jamais réussi à le faire décoller, et au contraire, même?.... Ca va être rigolo, tiens, de "revenir aux fondamentaux"!
DeF aura-t-elle bientôt la chance de faire du buzz avec une vidéo d'un suicide en direct ?
Madame Pichut cherche-t-elle vraiment les résultats des tournois de foot poussins dans le journal ?
Peut-on se fier à une formatrice qui assure que le journal est maudit, et qu'il faut faire revenir les bonnes ondes, "grâce aux cloches tibétaines, par exemple" ?
Madame Pichut cherche-t-elle vraiment les résultats des tournois de foot poussins dans le journal ?
Peut-on se fier à une formatrice qui assure que le journal est maudit, et qu'il faut faire revenir les bonnes ondes, "grâce aux cloches tibétaines, par exemple" ?
Vous le saurez en suivant le prochain épisode des aventures de DeF et la presse hebdomadaire (locale !)
mouhahahahah !!
RépondreSupprimern'importe quoi...
super continue comme cela!
RépondreSupprimerL’excellente édition Valence du Dauphiné nous a encore prouvé qu’il tenait les fondamentaux :
RépondreSupprimerMadame Catherine Deneuve et Monsieur le Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand ont visité la Grotte Chauvet ce dimanche.
Le chevalier Amaury de Saint Quentin (préfet) les accompagnait, M. Marc Ladreit de Lacharrière gentilhomme et Président du groupe financier Fimalac, également.
Catherine et François avaient démocratiquement pris le train jusqu’à Valence (et pas un jet, il s’agissait d’une visite privée !).
Catherine a acheté à la droguerie de Vallon Pont d’Arc 40 ampoules à filament dans un commerce local, faisant bondir le chiffre d’affaire de cette boutique. En effet il faut se prémunir de la pénurie d’ampoules, car bientôt elles seront interdites de vente. Le Dauphiné ne dit pas si elle a prévu de remplir sa baignoire d’huile d’olive de Nyons (AOC).
Notre Gloire présidentielle à vie l’a dit : « L’environnement ça commence à bien faire, cassez vous pov’ cons ». (Tout ce qu’on retiendra de 5 ans de sarkozysme).
Au cas probable où la situation se dégraderait, je ne manquerai pas de vous en tenir informée.
On signale également l’arrivée du Cynips insecte ravageur des châtaigneraies, vive inquiétude dans les milieux castanéicoles.
Quand au cynisme de nos élites, il se porte à merveille, et au revers du veston, comme une légion d’honneur.
Bientôt pour le smic tu pourras exercer trois métiers simultanément : localier correspondant twitter, ethnovidéaste et mix-média print-webmaîtresse où tu pourras utiliser ta web cam perso le soir pour montrer tes jolis seins et + si carte bleue, afin d’arrondir tes fins de semaines (car tu seras payée à la pige et rappelle toi, garce, que tu devrais payer pour fréquenter ces vrais professionnels !).
Bisous, ton témoignage restera dans les annales d’un métier vraiment mal en point.
Je vois que c’est toujours aussi excitant……
RépondreSupprimerRespect !