La presse hebdomadaire (locale!) - Episode 8 : Calife à la place du calife

Le début de l’année a été agité pour DeF.
Tout d’abord, elle a dû pallier l’absence de son rédacteur en chef. Comme le journal de DeF est un tout petit journal, il n’a pas les moyens d’embaucher des remplaçants quand les gens partent en vacances…

Quand c’est la secrétaire, DeF et ses collègues doivent courir de leur poste informatique jusqu’à l’accueil pour répondre au téléphone (et le pire, c’est que le plus souvent, ce sont des KKS qui se rappellent à notre bon souvenir, oh rage, oh désespoir, oh vieillesse ennemie !!!!!!), ou accueillir les gens qui passent parce qu’ils ont vu de la lumière. Et comme le journal de DeF est surtout financé grâce aux annonces légales, personne ne veut s’occuper de l’accueil, physique ou téléphonique, de peur de tomber sur quelqu’un qui demande : « Bonjour ! Je viens de procéder à une cession-acquisition-fusion-transmission-champignon, et je dois passer une annonce légale. Vous pouvez m’aider ? Vous avez des modèles ? Ca coûte combien ? » (Et comme évidemment on n’en sait rien parce que quand même, « c’est un métier » !...).

Quand c’est la graphiste qui part, DeF transpire à grosses gouttes pour monter le journal à sa place, et met trois fois plus de temps qu’elle pour arriver au même résultat (et un retard de 4h, souvenez-vous …).

Quand c’est le grand cheval qui part… Ben, on s’en fout, ça change rien, en fait !...

Et… Donc… Quand le rédac chef est parti en vacances… C’est DeF qui s’est retrouvée réd’ chef à la place du réd’chef ! (Quand je pense qu’au début, j’ai pris ça pour un honneur !!!)
Et DeF a éprouvé des sentiments merveilleux, qu’elle ignorait jusqu’ici : une angoisse sourde au moment de présider la réunion de rédaction (t’as l’air fin quand tu demandes à tes collègues : « alors, j’attends vos propositions de sujets, que je vous dise ce que vous faites cette semaine… » ; une fébrilité pour caser les articles prévus dans le chemin de fer (le truc où on marque toutes les pages, tous les articles par page et tous ceux qui font – ou pas – les articles en question) ; une impuissance devant le nombre incroyable d’invitations à recenser (madame Pichut organise encore un loto !), à marquer dans l’agenda et à ranger, par date, dans le classeur qui va bien ; un découragement sournois devant le courrier à ouvrir chaque jour (madame Pichut qui écrit pour demander pourquoi on n’a pas annoncé son tournoi de Scrabble la semaine précédente) ; une inquiétude soudaine en se demandant si on a bien casé toutes les publicités, bien à leur place, avant de s’apercevoir que le grand cheval avait oublié d’en noter une, et qu’il faut trouver d’urgence, le matin du bouclage, une demi-page pour la caser (et tout ça sans pouvoir lui hurler dessus ou la frapper à coup de photocopieuse) ; une anxiété grandissante à guetter les articles des correspondants qui n’arrivent pas, ou tard, et qu’il faut pourtant relire et corriger avant de les mettre en page (vous saviez qu’on peut écrire avec des moufles ? Eux, oui !) ; une colère sourde à s’apercevoir qu’on a pas eu le temps d’écrire ses articles, alors qu’il est une heure du matin veille de bouclage, et qu’on irait bien dormir ; une envie incontrôlable d’étrangler cet abruti de correspondant local de presse qui a décidé qu’il ne ferait pas les papiers demandés (mais il l’a décidé tout seul, sans me prévenir… Heureusement que, voyant le truc venir, j’avais anticipé, la veille, et trouvé autre chose à mettre dans la page !) ; une frayeur croissante la matinée du bouclage, en se disant qu’on ne sera jamais prêt à temps, et qu’on ne sait pas quoi choisir pour mettre en Une ; un soulagement incroyable quand le journal est – enfin – fini, et qu’on peut – enfin – attaquer son sandwich à 14h ; un besoin insatiable de faire la sieste après tout ce bazar ; une nécessité vitale de trouver de la cocaïne pour assurer la réunion de rédaction suivante, qui commence une heure après le bouclage, alors que le courrier n’est pas ouvert, l’agenda pas prêt, les sujets pas trouvés, le sandwich pas digéré, la sieste pas possible, et que les collègues font remarquer qu’il est déjà 15h15, et que la réunion de rédaction aurait dû commencer depuis un quart d’heure (je me vengerai !!!!!!!!).

Bref, avec tout ça, DeF a enchaîné avec quatre jours de récup’, bien mérités, puisque dus depuis octobre 2008. Heureusement, DeF a pu récupérer et ré-attaquer de bon pied. Et ça vaut mieux, parce que la semaine prochaine….

Le rédac’chef est en vacances !!!!................


DeF saura-t-elle assumer une nouvelle fois la fonction de rédac’chef
sans massacrer des poules pour se défouler ?

Trouvera-t-elle d’ici là un dealer complaisant ?
Et si elle casse, tout à fait accidentellement avec sa batte de base-ball,
les genoux de son rédac’chef, l’empêchant ainsi d’aller au ski,
est-ce que le rédac’chef annulerait ses vacances ?


Vous le saurez en suivant les prochaines aventures de DeF et la presse hebdomadaire (locale !)

Commentaires

  1. excellent comme toujours ;-)
    cession-acquisition-fusion-transmission-champignon... Trop drôle. (je crois que raconter ensuite tout ça est salvateur pour toi sinon ===> gros craquage !!)

    Grand chef ne devrait jamais prendre de vacances ou être malade !!!!

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour la belle,

    Après cette expérience, tu pourras te promener nue, en ville avec un string ficelle entre les dents et personne n’y trouvera rien à redire !

    RépondreSupprimer
  3. Je me suis officiellement inscrite comme membre actif et unique du parti « Les défenseurs des pauvres poules qui n’y peuvent rien que le rédac’chef soit en vacances » ou bien connu « LDDPPQNYRQLRSEV » et te demanderai donc, en tant que leur porte-parole, de mesurer tes gestes… en plus, les œufs coque au p’tit déj, c’est quand même vachement bon !

    RépondreSupprimer
  4. Pitié pour les poules, pitié pour les genoux du rédac chef! Quoique...cela ferait un beau fait div de quoi booster les ventes
    Mes hommages rédac chef par intérim

    RépondreSupprimer
  5. Bien sévère avec les correspondants qui n'écrivent pas tous avec des moufles d'ailleurs avec les indemnités ils n'ont pas les moyens d'en acheter!!!!

    RépondreSupprimer
  6. C'est trop drôle tout çà!
    J'ai bien aimé le "KKS", c'est fou ce qu'il peut y en avoir !
    Prépares-tu un livre sur les aventures de DEF ?
    Bon courage pour l'animation de la joyeuse équipe.

    RépondreSupprimer
  7. Très original et très drole votre blog !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Moi aussi je veux m'exprimer !

Posts les plus consultés de ce blog

Guérir d'un mal blanc

Cours, James, cours !

Ma déclaration à Alex et Guillaume (ou le syndrome Luchini)