La collectivité - Épisode 8 : Souffrance !

DeF a été très étonnée par ses mails cette semaine. En effet, mis à part les mails habituels des supérieurs qui décident d'organiser en 2 semaines un salon
où-il-faut-qu’on-soit-très-très-présent-et-qu'on-nous-voit-beaucoup, et ce grâce à un stand de 300 m², dont-on-n'a-pas-encore-l'aménagement-mais-ça-ne-saurait-tarder, elle a reçu un mail d'un syndicat qui-fait-très-très-peur-et-qu'a-des-revendications-des-vraies (Ben, comme tous les syndicats, non ?). Ce qui a surpris DeF, ce n'est pas tant de recevoir un mail d'un syndicat (on en a régulièrement qui nous annoncent des AG ou autres sauteries de ce genre), mais c'est le contenu du mail : le permanent du syndicat a envoyé à tous le compte-rendu de sa réunion avec notre bien-aimé président.

Ordre du jour : La souffrance au travail (Promis, juré ! J'ai dû le relire deux fois pour être bien sûre).

Après s'être enquise du fait qu'il s'agissait d'un thème très sérieux et d'un compte-rendu non moins sérieux, DeF s'est dit qu'elle allait, pour une fois, se montrer attentive aux préoccupations de ses camarades syndiqués (d'habitude, je dégage les mails sans les lire : je gagne temps et neurones). Et grand bien lui en pris !

DeF a donc pu donc se rendre compte que le syndicat s'engageait à lutter contre la souffrance au travail, et que le président s'était montré très sensible à sa requête. Parmi les revendications : être sûr que la fusion des deux anciennes associations sociales n'allaient pas diminuer les prestations sociales des agents, et s'assurer de la construction d'une crèche pour les enfants du personnel sur le futur site des bureaux (Bah oui, ils sont déjà tout traumatisés d'être délocalisés si loin, alors si en plus faut qu'ils laissent leurs moutards loin aussi, va y'avoir des arrêts de travail pour dépression à gogo ! Pour info, le nouveau siège, c’est à moins de 3 km)

Alors DeF se dit que finalement, c'est vrai, il y a de quoi se plaindre ici, et qu'en réfléchissant bien, sa vie professionnelle est parsemée de souffrances à la limite du supportable :

  • le café machine est infect et fait plisser les yeux quand on le boit trop vite ;
  • les réunions durent parfois deux heures sans pause ! ;
  • on est obligé d'écouter des élus soporifiques (dernière phrase à la mode : « on ne va pas arroser là où c'est mouillé ». Puissant, non ?);
  • la nouvelle affiche dans le couloir fait mal aux yeux par sa laideur ;
  • les plats de la cantine ne sont pas très variés ;
  • on interdit aux agents d'arriver après 9h30, de partir avant 16h00 et de prendre plus de 2h15 de pause à midi...

Et DeF oublie encore sûrement d'autres souffrances, auxquelles elle n'est pas confrontée directement (des gens qui puent du bec et qui ne peuvent pas s'empêcher de vous parler à moins de 10 cm du nez ; les chaussures toutes neuves qui font des ampoules ; les toilettes bouchées depuis une semaine alors qu'on est malade ; François Hollande qui se fait bouffer le beignet par sa femme.).
Il y a beaucoup à faire ici, les conditions de travail sont vraiment trop dures !

DeF arrivera-t-elle à se remettre du choc devant une telle prise de conscience ?
Va-t-elle adhérer à FO et lancer des grèves et des pavés sur les élus ?
Récupèrera-t-elle le courrier urgent qu'elle a envoyé à signature il y a 3 semaines ?

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